Pas besoin de sécurité émotionnelle, on joue entre amis

Eh bien, plutôt si, si vous voulez mon avis. Peut-être pas pour exactement les mêmes raisons, mais l’utilité est là, voire supérieure.

Évidemment, je reprends l’antienne : la sécurité émotionnelle, c’est comme la ceinture de sécurité en voiture, c’est utile même si on conduit prudemment. Ou : c’est comme un extincteur en cuisine : on ne le sort pas souvent, mais quand on en a besoin, on est vraiment heureu·x·ses d’en avoir un fonctionnel même si on « ne cuisine pas dangereusement. »

La sécurité émotionnelle, c’est toujours potentiellement utile. Cela l’est d’autant entre ami·e·s ! Mais pourquoi ? Si on fait toujours la même chose avec les mêmes personnes depuis x années, le risque n’est-il pas écarté ? par la répétition ? par le fait de se pratiquer les un·e·s les autres ? On se connaît toustes !

Pourquoi cela reste utile

Reprenons : on ne sait jamais quel nouveau sujet / traitement apparemment innocent pourrait déclencher une réaction malheureuse (antienne strikes again). Parce qu’on ne connaît pas toute l’intimité des personnes et qu’elles n’ont pas nécessairement envie d’en parler. Ou parce que les faits ou la sensibilité sont neufs.

(Par curiosité, j’ai fait l’inventaire des évènements traumatiques qu’ont connus mes ami·e·s et dont je suis au courant. C’est assez incroyable ce qu peut arriver dans une vie dite ordinaire. Pourtant je gage que je n’en connais qu’une petite partie. Sans même parler de leurs goûts et dégoûts.)

Le fait de penser connaître ses partenaires de jeu, même bien, ne doit pas mener à penser qu’on les connaît entièrement et parfaitement.

Merde on peut même être surpris·e·s de nos propres réactions et ne pas les comprendre ! On ne sait pas comment on va réagir aujourd’hui à stimuli normalement anodin… Nos sensibilités peuvent être étonnement variables.

Tout ça est connu.

Pourquoi d'autant plus avec des ami·e·s ?

Parce qu’entre ami·e·s on se connaît suffisamment pour avoir déjà abordé beaucoup de sujets. On risque plus d’essayer malgré tout de nouvelles choses. (Test pour voir si ça passe, ne fais pas un fumble.) Parfois même sans le faire exprès.

Parce qu’entre ami·e·s on est en confiance, on peut baisser sa garde par rapport à son propre comportement, se laisser aller et être plus blessant·e qu’on ne le serait autrement.

Parce qu’entre ami·e·s on se connaît, on peut appuyer là où ça fait réagir, volontairement ou non.

Parce qu’entre ami·e·s on est en confiance, on peut baisser sa garde par rapport aux autres, les coups, même accidentels, pénètrent et blessent plus profondément.

Heureusement, avec les ami·e·s, cela devrait être d’autant plus facile d’amener l’idée que les personnes et les relations sont plus importantes que l’activité et que l’on va faire attention les un·e·s aux autres 💖

Remerciements

Image de titre : œuvre dérivée d’une photographie sans titre d’Andries Meijer et d’une photographie sans titre de Pawel Czerwinski, trouvées sur Unsplash et disponibles selon The Unsplash Licence.

Cet article est une légère adaptation de ce que j’ai originellement publié ici.